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Ces lieux que nous habitons, ces rencontres qui nous marquent.


Coucou la compagnie,


Quel plaisir de vous retrouver après ces quelques mois d’absence ou beaucoup d’évènements ont traversé mon quotidien. Je n’ai pas cessé d’écrire, fort heureusement, mais mon cœur était habité par la douleur de la perte d’un être cher : ma tante qui était mon mentor, ma confidente et l’un des piliers de ma vie. L’expérience du deuil pour la première fois fut quelque chose de très fort ; un deuil que je suis toujours en train de vivre aujourd’hui. Néanmoins, mon cœur me dictait depuis quelques semaines de me poser afin de partager avec vous la suite de mon aventure en Asie avec notre mythique Sainon.


Après l’avoir rencontré dans un café traditionnel malais à George Town, une petite ville charmante située au nord de la Malaisie, je m’apprêtais à vivre l’une des journées les plus aventureuses, vraies et authentiques. Rentrée dans ce café par le plus grand des hasards pour m’abriter d’une pluie torrentielle, je me suis posée à l’intérieur et ai commandée un café glacé. Sainon était assis juste à côté, et au moment où je me suis retournée, j’ai croisé un regard à la fois profond et bienveillant et il me lança : « Are you alone ? », j’ai répondu avec un grand sourire, « Yeah, i’m alone » et il rétorqua « So brave, can i join ? », « Yes of course » fut ma réponse avant de le voir venir à côté . Sur cette petite table ou était posé mon appareil photo et un petit carnet de voyage, Sainon s’installa. Il prit mon Nikon et fut surpris de trouver l’objectif de l’appareil photo sans cache. Autant vous dire que je me suis bien fait sermonner. Pour un ancien reporter dans un journal local chinois, c’était une aberration. J’ai alors plongé dans mon sac à dos chercher ce cache et me mit à l’écoute de ses astuces photos. Il prit son canon, me montra 2-3 prises et quelques photos qu’il avait capturé lors d’un évènement mondain. Il continua de me parler de ces personnes qu’il décrivit judicieusement : un vrai Zola des temps modernes. Nous sommes restés prés de 1h30 à discuter de musique, de politique nationale, de son ancien travail de reporter. Mais j’étais surtout surprise de la confiance absolue et spontanée qu’il me témoignait ; celle de partager avec une inconnue de passage des moments forts de sa vie.


Il me proposa juste après d’aller déjeuner dans un restaurant végétarien de la ville, le meilleur selon lui : un rêve pour une accro de cuisine asiatique vegan. Je le rejoignis sur son scooter, mis un casque, monta derrière lui et me voilà prête pour l’aventure. Ce fut l’une des rares fois où je me suis posée peu de questions : dois-je faire confiance à cet inconnu ? Allais-je être kidnappée hahaha ? Ces petites angoisses m’effleurèrent l’esprit un instant avant de décider de me laisser porter par le moment présent. Une intuition forte me disait que ce vieux papi n’avait pour objectif que de me faire découvrir une partie de sa vie, et il en fut ainsi.


Arrivés au petit bouiboui, j’hésitai à prendre des nouilles au lait de coco, mais étant bien épicées la propriétaire me proposa un autre plat composé de légumes et de Dim Sum : un pur délice pour mes papilles. Conseillée par Sainon, j’accompagnai mon plat avec une limonade locale servie par une employée pas très agréable. Un geste qui ne laissa pas Sainon indifférent : « tu sais que ce genre de comportement désagréable ne rend pas les gens heureux ».Quand j’eus finis mon plat, il mit sur la table un livre sur les abeilles et je compris instantanément que c’était sa passion ; un hobbie dont il profitait lorsqu’il avait plus d’espace. Il m’expliqua la différence entre « the queen » et « the workers » en acquiesçant fièrement qu’il ne mettait pas de combinaison pour récupérer le miel. J’étais extrêmement touchée par toute cette histoire, mais je crois qu’au-delà de ça, c’est tout le personnage que je trouvais vrai et attachant.


Après la pause déjeuner, nous rejoignîmes « The Chew Jetty » : des échoppes en bois couverts de tôles, construits sur l’eau et donnant sur l’ile de Penang. Un endroit magnifique duquel on pouvait voir les bateaux circuler au loin, le pont reliant les deux parties de la ville et les mouettes se donnant en spectacle. Cette balade avec Sainon était accompagnée d’explications historiques sur l’indépendance de la Malaisie en 1957, des facteurs de construction du pont reliant Penang Ile et Penang Ville. Ce projet me dit t-il fut construit par des ingénieurs qu’il avait eu la chance d’interviewer il y’a quelques années.

Le jour de cette rencontre marquait la fête de l’Aid El Kebir au Maroc (la fête du sacrifice chez la communauté musulmane), et cette année encore, je m’arrangeai pour fuir ces rites festifs quelque peu sanglants. A George Town, je n’avais pas du tout sentie les « ba3 » des moutons, ni les odeurs nauséabondes qui empestent d’habitudes dans nos rues. Ce jour-là, je m’étais réveillée sur le son mélodieux du Muezzin de la mosquée du quartier, et décidait de sortir voir à quoi pouvait ressembler cette fête en Malaisie. J’ai couru vers ce bel édifice dans lequel affluaient un nombre importants de fidèles qui s’étaient retrouvés pour la prière de l’Aïd. Certains se dirigeaient vers la sortis en distribuant l’aumône aux plus pauvres et d’autres, vêtues de leurs plus habits traditionnels s’attendaient les uns les autres à la porte de la mosquée. Je suis restée longtemps à guetter ces mouvements de foule, à observer les gens et toute cette atmosphère d’amour et de chaleur humaine, pensant bien évidement aux miens.


Ce qui m’as le plus fasciné dans ce pays, c’est l’atmosphère apaisée qui y règne et la coexistence pacifique des diverses ethnies (malais, hindous et chinois) et religions (bouddhisme, christianisme, hindouisme et islam). En Malaisie, les fêtes religieuses musulmanes, le nouvel an chinois ou le di wali indou ont autant de légitimité les unes que les autres.

Les rencontres étaient tellement belles aussi, les sourires radieux des habitants et des vendeurs, leurs gestes généreux et le fait qu’ils soient là pour aider à tout moment, m’a comblé. Après Sainon, il y’a eu la dame aux offrandes dans une petite pâtisserie au temple Kok Lek Su, Steven rencontré au meilleur hostel de la ville : the Mingle et qui en deux jours me fit découvrir les spécialités culinaires et les coins fétiches de Kuala Lumpur et le meilleur restaurant du « le Nasi Lema » (plat national malais) situé environ à 40minutes de la ville . Sans oublier la magnifique rencontre avec lucy, devenue depuis ma sœur de cœur.


Vous voyez ce qui me fascine à chaque fois ; c’est la pile de souvenirs, d’émotions fortes, d’amour et de gratitude lorsqu’on notre pied foule un nouveau territoire. C’est les choses qu’on découvre en nous et certaines dont on s’affranchit. C’est la rencontre des altérités, des us et coutumes, de nouveaux mets et manières de vivre, de construire et de voir le monde. C’est oser dire ouvertement : Dear universe, i’m ready, let’s do it.


Pour tout vous dire la journée avec Sainon n’est toujours pas finie. Elle recèle encore tous pleins de surprises. Rendez-vous au prochain et dernier épisode.


A tout vite pour de nouvelles aventures,


Peach and Luv <3


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