
Il t'arrive parfois de croire que tu n’es pas digne des belles choses qui arpentent ton chemin, que c’est un peu trop waw des fois, et que le vrai bonheur est l’appât d’autrui. Qu’enfin réaliser des rêves fous est peut être réservé à une minorité chanceuse, ayant défiée les lois du ‘sens commun’, celui que l’on emprunte généralement après notre naissance, et qui est, ô, combien conditionnant.
Tu entends des noms comme Bill Gates, Mark Zuckerberg, Maya Angelou et tes yeux dès lors s’illuminent. Comment ont-ils pu oser la différence ? Prendre des risques? Alors tes rêves grandiloquents te traversent l’esprit, te réchauffent chaudement, mais tu feins de revenir sur terre, parce même rêver te fait un peu peur des fois. Oui, ces aspirations grandioses et cette soif de liberté ‘t’effraient’ un peu, du coup tu vaques à des occupations quotidiennes, qui te semblent pesantes quelques fois, en attendant vaillamment les prochaines vacances pour pouvoir enfin souffler. Tu te convins qu’il faille travailler même si l’environnement n’est pas tant épanouissant, parce qu’il faut bien gagner sa croûte non ? Puis tu mûris les choses, tu tentes de t’en détacher en t’identifiant de moins en moins à ton travail, à cet entourage car tu es bien plus que cela, disait Pierre Rabhi, et ça te calme un peu, mais c’est disons momentané puisque reviennent au galop ; images de paysages naturels, aventures et vagabondages.
Des fois tu te sens petit lorsque tu rates quelque chose, ou encore surpris d’avoir achevé quelques exploits, que tu ne te pensais pas capable de réaliser un jour. Vadrouiller dans des territoires inconnus, faire de l’auto-stop ou encore des campings en pleine nature en entendant le son des loups, ça tu te disais, MOI JAMAIS, pourtant tu l’as fait, et tu en es ressortie comme nouveau .Après coup tu te demandes si ta confiance en toi part de ton fort intérieur ou est seulement maquillée par ton égo ? Puis en prenant de la distance par rapport au bourdonnement de tes pensées, tu te questionnes si tu vas continuer à passer encore à côté de toi ? A te chercher dans des sentiers hors de toi ? A explorer des territoires hors de ton âme ?
Puis l’idée te vient de t’aimer profondément, oui t’aimer encore, de plus en plus chaque jour. Tu te dis que tu pourrais commencer par te serrer dans tes bras, te demander pardon d’avoir été trop dure avec toi-même quand ta partie de toi, la plus vulnérable avait besoin de ton soutien. Tu te regarderais désormais avec beaucoup plus de bienveillance, le sourire aux lèvres en essayant d’accepter tes moments de faiblesses comme des moments de transformations intérieures, non teintées de jugements mais épris d’amour. Et puis le gros challenge serait d’avoir le moins de regrets possibles parce que selon toi, vivre avec des regrets c’est vivre à moitié, coupé de la réalité du moment présent.
Puis tu te promettras surtout d’être patient car toutes tes blessures, ne peuvent être pansées en un claquement de doigts. Tous les processus nécessitent du temps, mais surtout beaucoup de compassion et de confiance. Ce mot qui n’as pas tellement figuré dans ton jargon et qui était souvent précédé par manque, se fera de plus en plus timide hein ? Parce que ‘manque’ est synonyme d’attentes et d’attachements, et toi tu ne veux plus attendre que les choses se passent, tu veux aller les chercher, les provoquer même parfois, saisir ta chance et serrer ton bonheur.
Enfin tu t’es finalement rendue compte que pour être digne d’être aimé, il fallait d’abord s’aimer, pour que ces résistances qui pointaient autrefois leurs nez finissent pas se dissiper. S’aimer est aussi important pour l’autre, afin d'avoir assez d’énergie pour l’aimer aussi, sans se vider ; Charlie Chaplin nous parlais d’ailleurs d’égoïsme sain. Vois-tu qu’Il n’y a qu’une seule version de toi même, et ce serait tellement dommage de passer à côté et de ne pas en faire profiter le monde. Sept milliards de singularités, de façons de voir le monde, de rêves; et si nous cultivions la différence?
Si tous les chemins mènent à Rome, ceux personnels et intérieurs devraient mener vers ce à quoi chacun aspire; connais-toi toi-même et tu connaîtras le monde et les dieux disaient Socrate. Puis rassures toi si ces rêves continuent de te faire peur, c’est parce qu’ils valent la peine d’être poursuivis et vécus sans être trop adulés, en cela réside l'équilibre à pourvoir. Ne faut-il pas donner du temps au temps ? Faire confiance à la vie ? Se laisser aller à ces aléas?
“You were born with potential. You were born with goodness and trust. You were born with ideals and dreams. You were born with greatness. You were born with wings. You are not meant for crawling, so don’t. You have wings. Learn to use them and fly.” Rumi