On a tous pratiquement posé cette question étant enfants à nos tuteurs, et la réponse ne fut jamais si convaincante. Dites, maman, papa c’est quoi la vie ? Et pour pleins d’autres questions d’ailleurs, notre curiosité infantile était très vite remise en place par un ‘plus tard’, ou ‘une autre fois’. C’était tout de même assez frustrant, mais en y songeant, il semblerait que nos parents n’avaient pas forcément de définitions claires à ces propos. Alors, quelques années plus tard avec 0 réponses à cette question, et une curiosité aussi aiguë, l’urgence me rattrapa.
Si on me demandait un jour de qualifier ce que représente la vie pour moi, le premier terme que j’utiliserais est ‘ Montagne russe’. Car nous montons en flèche, mais nous ne connaissons jamais la cadence de notre descente. Cela peut être parfois étourdissant, effrayant, angoissant et l’on aimerait tant se défiler, mais nous n’avons plus le choix visiblement, depuis que ce cri a signé notre venue sur terre. Existe-t-il alors une définition précise sur ce qu’est la vie ? Et est-ce que le fait de respirer nous procure la légitimité de clamer que nous vivons pleinement ?
Pour répondre à ces questions à la fois existentielles et philosophiques, plusieurs penseurs se sont succédé pour tenter de la cerner. La célèbre citation du philosophe Augustin dans les ‘Confessions‘ résument un peu l’impossibilité de répondre, en toute précision à ce débat épistémologique fort houleux ; il a dit: "Qu'est-ce donc que la vie ? Si personne ne me le demande, je le sais ; mais si on me le demande et que je veuille l'expliquer, je ne le sais plus".Le côté philosophique de la question dépasse son homologue physiologique, puisqu’il ne suffit pas de respirer pour dire que l’on vit. Nous pouvons être en vie, mais ne pas vivre véritablement, faire semblant de vivre, ou vivre la vie d’une autre personne.
Il y’a le passé, le présent, un futur proche, et la corrélation entre toutes ces interstices temporelles concrétise notre vécu. Mais il y’a des éléments que l’on ne maîtrise pas toujours ; nous naissons par exemple dans des familles que l’on ne choisit pas préalablement, on se confronte à des évènements que l’on ne comprend pas toujours, comme la mort d’êtres chers. Certaines situations nous sont donc parfois imposées ; serait-ce la ‘destinée’ ? et nous devons au fil du temps, apprendre à composer avec. Nous oublions cependant que nous avons le choix, celui de lâcher prise sur ce que nous ne pouvons contrôler, ou de faire de l’instant présent notre principal moteur quotidien, afin que chaque jour soit un nouveau souffle, une nouvelle ère, un nouveau SOI, en perpétuelle construction, sauf que ce n'est pas toujours une mince à faire.Certains pensent que la vie se charge de faire les choses pour nous, d’autres acquiescent qu’elle nous teste, pour voir dans quelle mesure nous nous laissons aller. Et quelques uns attestent qu’elle nous renvoie beaucoup de résonnances et de messages implicites, que nous commençons dès lors à décoder, quand notre maturité et intelligence émotionnelle atteignent leurs apogées, ou lorsque l’expérience des épreuves porte en nous ses fruits. On dit que dans une même vie, nous en avons plusieurs, nous évoluons, nous grandissons, nous décidons de mettre de côté ce qui nous a autrefois fait souffrir, pour pouvoir avancer sereinement. Nous nous raccrochons à ce qui nous fait vibrer, à nos rêves, nos aspirations de lendemains meilleurs, et c’est dans ces moments précisément, que se cristallise l’espoir en nous.
Mais nous omettons certes de considérer que le cheminement vers toutes ces questions est ce qui révèle notre humanité, et ce qui scelle notre appartenance sur terre, en tant qu’êtres humains qui pensent et cogitent. Nous ne sommes pas uniquement des cerveaux, fort heureusement, nous sommes également des âmes avant tout, qui voyagent, découvrent, se perdent en espérant mieux se retrouver. Chacun parcoure ces cieux au fil des rencontres sur son chemin, chacun choisit de regarder au-delà de ses ondes brumeuses afin de rejoindre, sa partie la plus éclairée. Mais le plus magique est cet organe qui nous maintient en vie ; ce cœur qui sait tout autant de choses que nous, et qui apprend au fil du temps à faire confiance à son intuition, à sa petite voix intérieure qui a pratiquement toujours raison.
Alors je ne sais pas si chacun de nous, devrait se complaire à dire que ce n’est pas toujours juste, chose qui n’est pas totalement fausse, car nous ne naissons pas tous sur le même piédestal. Néanmoins, nous pouvons apprendre à changer notre regard sur les choses, à considérer que nos manques et blessures, peuvent devenir par la force des choses notre moteur. Ceci nous amène à nous reconstruire sur de nouvelles bases, à puiser en nos réserves insoupçonnées afin de devenir la plus belle version de nous-même. Sinon pensez-vous que la sagesse de vivre la vie comme elle se présente et d’être dans l’acceptation risquerait de la rendre plus légère ?
Il parait que plus nous essayerons de faire un avec elle, plus nous pourrons accepter avec toute la compassion du monde de dépasser nos entailles, tout est en nous finalement. Le but n’étant pas d’être le plus fort, mais d’être le plus humain possible. Nous pouvons dès lors commencer à véritablement vivre, en acceptant d’être et non d’avoir, en étant soi, et non quelqu’un d’autre. En larguant les amarres pour enfin devenir capitaine de son navire, de sa propre vie.
Qu’en dites-vous ?
